Directement descendu je prends le tram, direction la fac. Les résultats sont à 18h. Ou plutôt à 18h mon cul. 18h30, ma mère m'appelle et s'inquiète que je ne l'ai pas encore informée de mon classement ; je la rassure, elle peut encore attendre. Je suis avec un pote, on se rassure nous aussi, comme on peut. "On a tout donné", "Être à 200 places du NC, c'est encore jouable", "On verra bien". On se raconte nos vacances pour se distraire mais au fond je m'en fous de sa vie et lui aussi, tout ce que je fixe c'est la porte de l'administration qui va, qui doit s'ouvrir d'une minute à l'autre. Dans cette longue attente, j'ai beaucoup plus stressé que les examens en eux-mêmes. En même temps, quand périodiquement t'as un blaireau qui retourne super rapidement sa tête vers la porte de l'administration étouffant un "Ah !" et que tout un troupeau, moi compris, le suit alors qu'il n'y a absolument rien, t'es pas aidé... Soupir.
Puis tout a changé. La foule en délire, des cris hystériques, des bousculades, une zizanie indescriptible. On l'avait toute vue. Cette porte basculer, les secrétaires en sortir tenant de longs et interminables papiers. "Calmez-vous, calmez-vous !". Mes fesses. C'était maintenant chacun pour sa peau, à la guerre comme à la guerre, c'est la loi du plus fort qui domine. Ou du plus malin. Jumanji: Welcome to the jungle. Pendant un instant, j'étais tétanisé à l'arrière du peloton. On m'écrasait, me bousculait, me disait de dégager. Je n'osais pas attaquer. Je faisais semblant de pédaler mais je savais que je ne fournissais pas les efforts nécessaires pour avancer. Quel lâche. Puis mon ami est revenu du front et m'a lancé un joyeux : "Je suis dedans !".
Quelle horreur. Comprenez que j'étais content pour lui mais dans cette situation, on ne pense qu'à soi. Lui il sait, pas moi. Alors je lui tape dans la main en signe de félicitations puis m'accroupis. Je me faufile ensuite entre la nuée de jambes et de genoux s’entrechoquant et arrive non sans mal au bas des affichages. Dans toute cette précipitation, t'es même pas capable de te rappeler l'alphabet pour situer correctement ton nom. Pfff ! Mon cœur me serre pendant que mon index tremblotant parcourt de haut en bas le bout de papier. Et puis je le retrouve. Mon moi que j'ai délaissé pendant ces deux semaines, je l'ai enfin retrouvé. Il est là, tranquille et affiche un nombre inespéré. Je n'y crois d'abord pas. Mon index, toujours fébrile, parcourt cette fois l'affichage de droite à gauche. Oui c'est bien moi, c'est juste incroyable. Je sors le crier à mon ami avant d'appeler illico ma mère: "- Alors ? - Devine combien de chiffres a mon classement ! - Trois ? - Non ! - Deux ? - Oui !". Ce que l'on ressent est indescriptible. Du soulagement, de la joie, du bonheur. Un semestre de labeur, le pire des deux semestres, et ça porte ses fruits. Mais ce n'est pas fini. Putain de Jumanji.
Tu m'as fait stresser en lisant ton post, je t'adore franchement, j'adore te lire !
RépondreSupprimerMerci beaucoup de ton retour, j'essaie simplement de retranscrire en mots l'effluve émotionnel de chacun de ces instants clés de la PACES, histoire que vous ne soyez pas surpris ! :)
SupprimerÇa donne les larmes aux yeux je sens ce moment arriver pour moi mdr au moins je l'espère! En tout cas J'aime bcp ta façon d'écrire, j'ai stressé juste en te lisant!
RépondreSupprimerAha j'étais en stress tout le long aussi... j'espere être dedans !.. bon fin de la pause aha
RépondreSupprimerCourage à vous, j'espère aussi que vous serez dedans !
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