Des étudiants en médecine dépités d'être en vacances. |
ENQUÊTE NON EXCLUSIVE. Drogues, alcool, débauche mais pas de prostituées (n'est pas de La Villardière qui veut tout de même), votre semestriel médical vous emmène en plein été au cœur du dramatique quotidien d'étudiants en médecine ayant tout juste fini leur première année : la PACES.
Rappelons pour nos lecteurs profanes que la PACES est une année de travail intense.
Certains hurlent de joie, d'autres lèvent sobrement les bras au ciel : le gong de fin de la dernière épreuve a sonné, tous les étudiants se tiennent debout derrière leur pupitre dans une cacophonie générale. Un seul supplice demeure : attendre que les examinateurs aient fini de compter les copies de la salle. Deux fois.
Parmi eux, certains auront échoué, d'autres passeront mais qu'importe, tous apprécient ces premières bouffées d'air de vacances bien méritées.
"C'est un véritable soulagement, la pression retombe d'un coup sec ! D'autant plus que ça s'est bien passé !" entonne Martin, visiblement satisfait. Du côté de Marie-Françoise, le son de cloche est un peut différent : "Je n'ai pas très bien réussi mais bon maintenant c'est terminé, place aux vacances !". Jean-Eudes, plus
En cette journée ensoleillée d'été, bercés dans l'euphorie et aveuglés par la joie, ils ne se doutent pas de la tournure que les événements vont prendre.
Des moyens de décompression extrêmes
Le soir-même, débauche est un piètre mot tant leur état est inquiétant suscitant même l'empathie de l'opinion publique : "Les pauvres, ils ont tellement travaillé qu'ils ne voient qu'en l'alcool et la drogue que seuls échappatoires !". Nous nous sommes immiscés au cœur d'une soirée médecine de fin d'année afin de pouvoir observer le désarroi de ces étudiants de plus près.
Rythmée par de multiples lumières et par des musiques aux basses plus que prononcées, la soirée "médecine" se démarque surtout de ses homologues par le nombre d'étudiants venant décompresser après les examens et renouer contact avec des êtres humains en toute quiétude. A 22h déjà, un groupe de jeunes filles se déhanchent frénétiquement sur la piste de danse alors que la salle est encore à moitié vide. C'est vers minuit qu'un flux massif de carabins immerge les lieux : à l'entrée, beaucoup ont déjà le sourire aux lèvres et les yeux plissés de bonheur en pensant à la bonne musique qu'ils vont écouter ce soir. D'autres semblent désorientés tant ils vacillent non sans chuter dans la file d'attente : ce n'est certainement pas évident de tenir debout après neuf mois passés assis. En-dehors comme dans la discothèque, certains vomissent même : surement à cause de séquelles psychologiques laissées par la PACES, encore elle ! Alors que beaucoup dansent, il n'est pas rare de voir certains étudiants assis au bar ou sur des chaises à cause de la fatigue accumulée et du manque d'habitude de voir défiler sous leurs yeux une myriade de leurs semblables.
Lorsque autour d'un verre nous demandons à Margaux de nous livrer ses impressions sur la soirée, elle nous confie le regard dans le vide qu'elle veut "se mettre mal". C'est alors que Nicolas nous interpelle en nous hurlant, bouteille à la main, "Je vais me buter !". Le constat est sans appel et nous laisse sans voix : la PACES nuit gravement à la santé. Heureusement pour lui, ce qui semble être des secouristes plaquent vigoureusement Nicolas au sol de peur qu'il mette effectivement fin à ses jours via l'alcool. De son côté, Margaux continue à nous murmurer, indifférente à la situation de Nicolas, "Demain, j'veux plus me souvenir de quoique ce soit !".
Cette première année de médecine aura donc marqué ce soir-là les étudiants au point de les pousser dans leurs derniers retranchements. "Qu'en sera-t-il des 90 autres soirs à venir ?" nous interroge Jean-Eudes, assis au bar, une flûte de rosé pamplemousse à la main.
Rythmée par de multiples lumières et par des musiques aux basses plus que prononcées, la soirée "médecine" se démarque surtout de ses homologues par le nombre d'étudiants venant décompresser après les examens et renouer contact avec des êtres humains en toute quiétude. A 22h déjà, un groupe de jeunes filles se déhanchent frénétiquement sur la piste de danse alors que la salle est encore à moitié vide. C'est vers minuit qu'un flux massif de carabins immerge les lieux : à l'entrée, beaucoup ont déjà le sourire aux lèvres et les yeux plissés de bonheur en pensant à la bonne musique qu'ils vont écouter ce soir. D'autres semblent désorientés tant ils vacillent non sans chuter dans la file d'attente : ce n'est certainement pas évident de tenir debout après neuf mois passés assis. En-dehors comme dans la discothèque, certains vomissent même : surement à cause de séquelles psychologiques laissées par la PACES, encore elle ! Alors que beaucoup dansent, il n'est pas rare de voir certains étudiants assis au bar ou sur des chaises à cause de la fatigue accumulée et du manque d'habitude de voir défiler sous leurs yeux une myriade de leurs semblables.
Lorsque autour d'un verre nous demandons à Margaux de nous livrer ses impressions sur la soirée, elle nous confie le regard dans le vide qu'elle veut "se mettre mal". C'est alors que Nicolas nous interpelle en nous hurlant, bouteille à la main, "Je vais me buter !". Le constat est sans appel et nous laisse sans voix : la PACES nuit gravement à la santé. Heureusement pour lui, ce qui semble être des secouristes plaquent vigoureusement Nicolas au sol de peur qu'il mette effectivement fin à ses jours via l'alcool. De son côté, Margaux continue à nous murmurer, indifférente à la situation de Nicolas, "Demain, j'veux plus me souvenir de quoique ce soit !".
Cette première année de médecine aura donc marqué ce soir-là les étudiants au point de les pousser dans leurs derniers retranchements. "Qu'en sera-t-il des 90 autres soirs à venir ?" nous interroge Jean-Eudes, assis au bar, une flûte de rosé pamplemousse à la main.
Une perte brutale de repères
Du jour au lendemain de leur dernière épreuve, des milliers d'étudiants à travers la France se retrouvent sans emploi du temps fixe. La grâce matinée qui était en voie de disparition toute l'année devient tout d'un coup la règle. Nombreux sont ceux qui se lèvent et errent dans leur maison sans but toute la journée durant, s'affairant à jongler entre les différents réseaux sociaux ou pire, à prendre leurs pieds devant la piscine (en photo) avant de les poster sur Instagram comme s'ils avaient honte de leur visage défiguré par une rude année. D'autres se montrent volontaires en se remettant à faire du sport afin de perdre les dix kilos généreusement pris ces derniers mois tandis que certains, plus du tout habitués à voir la lumière du jour, préfèrent s'enfermer chez eux pour jouer à la console. Cette situation précaire pousse même quelques carabins à aller chercher un emploi saisonnier pour ne pas tomber dans une spirale infernale.
Mais quelque soient les activités pratiquées par chacun d'entre eux, tous les étudiants sont unanimes : les vacances sont longues, trop longues. de deux à quatre mois loin des bancs d'amphithéâtre, ça peut rendre fou. "Depuis que la PACES est terminée, je ne sais plus quoi faire de ma vie. Je me lève à midi, me traîne lamentablement de canapé en canapé avant de me mettre une mine le soir et oublier le lendemain le sens de ma vie... Vivement la rentrée !" se plaint Mélanie, émue. C'est donc par ennui que certains étudiants nostalgiques réouvrent leurs polycopiés et font quelques QCM pour ne pas perdre la main.
Vous l'aurez compris, être en vacances après avoir fourni tant d'effort n'est pas toujours un cadeau tant la majorité des étudiants après la PACES perdent goût à la vie et présentent une altération inexpliquée de la mémoire au fur et à mesure que les jours passent.
C'était votre reporter,
Med Trooper.
Mais quelque soient les activités pratiquées par chacun d'entre eux, tous les étudiants sont unanimes : les vacances sont longues, trop longues. de deux à quatre mois loin des bancs d'amphithéâtre, ça peut rendre fou. "Depuis que la PACES est terminée, je ne sais plus quoi faire de ma vie. Je me lève à midi, me traîne lamentablement de canapé en canapé avant de me mettre une mine le soir et oublier le lendemain le sens de ma vie... Vivement la rentrée !" se plaint Mélanie, émue. C'est donc par ennui que certains étudiants nostalgiques réouvrent leurs polycopiés et font quelques QCM pour ne pas perdre la main.
Vous l'aurez compris, être en vacances après avoir fourni tant d'effort n'est pas toujours un cadeau tant la majorité des étudiants après la PACES perdent goût à la vie et présentent une altération inexpliquée de la mémoire au fur et à mesure que les jours passent.
C'était votre reporter,
Med Trooper.
Superbe style linguistique et avec beaucoup d'humour ! J'ai adoré merci ! :D
RépondreSupprimerMarion
Haha c'est sympa merci beaucoup !! :)
Supprimerbonjour! j'ai une question, approximativement combien de temps après la dernière épreuve du concours les résultats tombent t'ils? l'attente doit être looonnguuueeee!
RépondreSupprimerpersonnellement, je ne me vois pas trop faire la fête si je n'ai pas réussi mon concours
Salut ! Mmh, je ne me souviens plus très bien mais je crois bien que c'est 3 semaines... Haha, tu risques de changer d'avis après avoir subi la P1 ! En tout cas, bon courage à toi !
SupprimerC'est super drôle et tellement véridique en plus ! J'en pleure encore.
RépondreSupprimerEt quand on rappelle que la paces est une "année de travail intense" on est pas si loin de l’euphémisme